19 Aug

Les arbres biologiques, une nécessité pour l’écosystème forestier

Publié par Pascal Corbin

Les arbres biologiques favorisent le maintien de l’écosystème forestier.

Le marquage des arbres en forêt donne une information aux usagers. Mais que veut dire ce triangle couleur chamois ?

En forêt domaniale, la communication avec les randonneurs et usagers se fait avec les arbres. De simples traits de peinture sur un tronc indiquent qu’il s’agit là d’un GR (Grande Randonnée) ou simplement d’un GRP. D’autres couleurs informent aux forestiers d’un couloir de cloisonnement ou d’une future zone de prélèvement. Jusqu’ici, c’est assez facile de comprendre ces informations. Mais que peut bien signifier ce triangle couleur chamois sur certains arbres observables d’une allée forestière ?
« Il s’agit d’arbres biologiques. Essentielles à la bio diversité du milieu où il se trouve » , prévient Hervé Daviau, responsable ONF de l’unité territoriale.

Ces arbres sont souvent en pleine parcelle et vous n’en trouverez aucun, de par leur fragilité, en bordure d’une zone à public. Et à les observer de plus près, leur état de santé risque de vous interpeller quant à l’intérêt de conserver ces arbres debout. Tout au contraire, il s’agit essentiellement de feuillus, qui représentent une grande valeur pour la biodiversité du massif forestier. Vous avez devant vous un véritable supermarché alimentaire pour toute une colonie d’insectes et d’oiseaux.
« C’est un questionnement fréquent du public sur ce bois mort au sol ou debout. Il n’y a pas si longtemps, on ramassait tout lors de l’exploitation d’une parcelle forestière. Désormais, il s’agit d’une niche écologique et il existe plusieurs sortes d’arbres biologiques : les arbres morts sur pied. Également nommée chandelle. Ces derniers apportent un intérêt aux espèces saproxylophages recherchant des bois secs variables selon l’exposition du tronc au soleil. C’est aussi un support pour la recherche de nourriture pour des pics et terrain de chasse favorable aux chiroptères. » Un garde-manger qui évitera à tout ce cortège d’aller voir des arbres sains.

Les autres arbres biologiques aux mêmes fonctions mais pour d’autres colonies d’insectes sont les arbres morts au sol, les arbres sénescents et ceux à micro-habitats. Ils sont au nombre de trois à quatre arbres l’hectare et sont désignés lors des opérations de martelage.
« À Bercé, nous exploitons les chênes autour des 180 à 200 ans. Sur certains îlots de vieillissement, ces arbres peuvent atteindre 350 ans et nous observons qu’ils sont fréquentés par un cortège d’insectes différents. »
Cette technique permet, passages après passages d’améliorer l’état de santé du massif forestier et de sa résilience.

Hervé Daviau, responsable ONF de l’unité territoriale.