La forêt de Bercé au fil du temps : news et info

19 Feb

Sous ses chênes, la forêt de Bercé cacherait-elle nos racines ?

Publié par Pascal Corbin

Depuis que la forêt de Bercé est éligible forêt d’exception, en partenariat avec la DRAC, l’Office National des Forêts (ONF) ausculte ce massif domanial avec une technologie nouvelle. « Tout un réseau d’enclos couvrant une partie de la forêt a été découvert. On ne connaît pour l’instant ni leur date ni leur fonction. » Indique Cécile Dardignac, chargée d’études en archéologie et patrimoine culturel à l’ONF. « Également un important parcellaire ancien, à peine visible sur le terrain. Il s’agit très probablement d’un parcellaire agricole. Là non plus pas de date, mais il ne faut pas exclure qu’il puisse être gallo-romain. Ce parcellaire était inconnu. Enfin, une importante exploitation métallurgique qui se traduit par la présence de zones d’extraction et de zones de réduction du minerai. Pas de datation non plus pour l’instant. »

Toutes ces découvertes, impossibles à voir à l’œil nu, ont été possibles grâce à une toute nouvelle technologie mise en œuvre par la DRAC : le lidar (Light Detection an Ranging). Un système topographique extrêmement précis. Embarqué dans un avion (il a survolé la forêt en 2013), un scanner balaye d’impulsions laser la surface survolée et enregistre la position géographique de tous les objets qu’il rencontre (arbres, sol, bâtiments etc.). Les coordonnées géographiques de millions de points sont ainsi enregistrées. « Après traitement informatique, seuls les points pris au niveau du sol seront conservés. Ils permettront de créer un modèle numérique de terrain et différentes images en 3D. Une visualisation très précise de la topographie du sol et des anomalies de terrain est alors révélée. »

La question se pose sur le devenir de ces découvertes « Pour l’instant il n’y a pas de fouilles archéologiques à proprement parlé sur Bercé, seulement des prospections. On vérifie les anomalies du terrain. » Le groupe de travail a proposé de mettre en place différentes actions orientées autour de 3 axes : Mieux connaître et inventorier le patrimoine, prendre en compte ce patrimoine dans la gestion et valoriser ce patrimoine. Nous n’avons pas encore décidé comment se traduira cette valorisation mais plein de choses peuvent être faites.

Sous ses chênes, la forêt de Bercé cacherait-elle nos racines ?

Yves Gouchet le passionné d’archéologie

Yves Gouchet, retraité de l’ONF, passionné d’archéologie, est à l’origine de ces découvertes.

« En 1995, j’avais entrepris des recherches archéologiques sur le terrain en parcourant les parcelles forestières pour y noter la présence des mines, mortiers, camps anciens, souterrains, enclos, mares, lavoirs fossés anciens, détectés. Nous avons au fil du temps collecté tout un tas d’informations sur la présence de ces vestiges du passé mais les méthodes employées n’étaient pas scientifiques et sans instrument. » En 2007, la forêt domaniale de Bercé a été retenue comme site pilote dans la démarche appelée forêt d’exception.

Le but étant de valoriser des forêts domaniales remarquables et de les inscrire dans une dynamique territoriale. Depuis 6 ans, il a été formé un réseau national patrimoine culturel et archéologique de forestiers sensibilisés à la sauvegarde des traces du passé afin d’établir au sein de chaque massif une base patrimoniale regroupant les principaux éléments archéologiques à sauvegarder des aléas de la mécanisation forestière. Fin 2009, un groupe de travail s’est constitué autour de la thématique Patrimoine culturel et archéologique. Selon notre homme « Ces découvertes préfigurent les enjeux économiques de cette méthode révolutionnaire (le lidar) qui sera à terme déployée sur les autres massifs Sarthois. Moins de temps passés en prospection et l’invisible qui s’ouvre enfin à nos yeux. Les résultats sont spectaculaires. Des structures complètement effacées sur le terrain réapparaissent comme par enchantement sur les cartes. Leurs positions permettront, avec les anciennes voies de communication retrouvées de comprendre de façon plus approfondie, notre territoire. »

Quant à la rédaction des futurs aménagements forestiers, ils seront sans nul doute impactés par cette technique.

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